RDC /Plaidoyer sur la révision de la loi électorale : les femmes exigent aux partis politiques une liste paritaire des candidats.
Les organisations féminines de la société civile et les femmes issues des partis politiques en RDC, tiennent coûte que coûte à la révision de la loi électorale dans son ensemble. Cependant, elles mettent plus l’accent sur l’art.13 de la loi électorale qui bloque la participation politique des femmes. Ainsi, elles exigent aux parlementaires que l’art.14 de la constitution soit respectée et que l’art.13 de la loi électorale soit conforme à la constitution. Raison pour laquelle le jeudi 14 avril 2022, les femmes de la société civile et celles politiques, comme un seul homme, se sont levées pour mener un plaidoyer auprès des députés nationaux à l’assemblée nationale. Ces femmes ont rappelé aux députés leur responsabilité qui est de légiférer en conformité avec la constitution de la RD. Congo et ; aussi le principe de la parité tel qu’évoqué à l’art.14 de la constitution mais qui ne pas observé jusque-là dans la loi électorale. En ce moment où la loi électorale est en examen à la chambre basse du parlement, les femmes demandent que l’art.13 de la loi électorale puisse intégrer la ‘’ dimension contraignante’’. Elles l’ont fait savoir à la commission Genre, Famille et Enfant présidée par L’honorable Christelle VUANGA qui a remercié les députés qui ont répondu présent à cette rencontre avant de relever l’importance de traiter cette question de l’agenda genre dans la loi électorale. Christelle VUANGA a, au cours de cette journée de plaidoyer, montrer l’importance de ces discussions qui visent l’intégration de la dimension genre dans la loi électorale. « C’est inconcevable d’avoir des femmes majoritairement électrices mais minoritairement éligibles. Il faut apporter une discrimination positive à l’art.13 » ; a-t-elle fait savoir
Que les partis politiques qui n’auront pas aligné des femmes de manière paritaire dans leurs listes électorales subissent des sanctions. Cependant, ces sanctions doivent être prévues dans la loi, indique pour part Anny MODI, directrice exécutive de l’ONG Afia mama. Et de poursuivre, « S’il y a par contre ceux de partis politiques qui vont respecter la parité et observer la loi ; que des sanctions positives leur soient aussi appliquées ». Pour elle, les femmes ne font que plaider leur cause, il revient aux députés de trouver des mécanismes, voire des dispositions de discrimination positive – même temporaires – afin de rendre effective cette parité. Mais pour cette activiste de droits humains, la demande des femmes demeure et reste la ‘’constitutionalité ’’ qui doit être observée en ce qui concerne la composition des listes des candidates aux élections à venir.
Réagissant au nom de la commission permanente de droits de l’homme de l’Assemblée nationale, son président, l’honorable Professeur IYANANIO MOLIGI Simon-Pierre déclare, face à la nation congolaise toute entière, que ce combat ne pas un combat des femmes. Moins encore, un combat des hommes contre les femmes ou des femmes contre les hommes. C’est plutôt un combat de la nation, du peuple congolais qui doit se battre pour respecter la constitution. En tant que républicain, il est impérieux de respecter la loi fondamentale qui exige la parité homme-femme, fifty-fifty, précise-t-il.
Il affirme, par ailleurs, preuves à l’appui, qu’à ces jours nombreuses familles survivent dans les villages, les cités et autres quartiers grâce à l’ingéniosité et la bonne gestion des femmes. « Alors pourquoi ces femmes qui font vivre des ménages, qui gèrent parfois avec rien de capital, arrivent à faire vivre les foyers et quand il s’agit de les mettre dans les instances de décision ; on dit non il faut attendre, veillons voir ! », s’est-il exclamé.
Le peuple congolais a l’ambition et l’obligation de faire en sorte que nous arrivions à la parité, renchérit le député IYANANIO Simon-Pierre. Peut-être pas tout de suite, mais il faut vraiment qu’on y aille et qu’on donne le signe que la RDC est conditionnée par cette exigence légale pour son développement harmonieux. Nous sommes un peuple et nous avons l’ambition de faire de ce pays une grande nation au cœur de l’Afrique mais les ambitions, prennent en compte des obligations. « Nous devons assumer notre vocation comme pays en mettant en avant des pratiques qui élèvent notre nation. Il ne plus acceptable aujourd’hui que plus de la moitié de la population soit composée des femmes mais dans les instances de décision, elles soient à moins de 10 voire 20 %. C’est inadmissible ; ça nous fait la honte et nous avons l’obligation de sortir de cette situation », déclare le Professeur député IYANANIO Simon-Pierre.
La commission permanente de droits de l’homme est déterminée à mener ce combat de parité et pour y parvenir, elle collabore avec toutes les forces vives qui travaillent sur cette question. Les femmes, quant à elles, iront jusqu’au bout pour une participation accrue des femmes en politique. Elles restent confiantes dans le chef des députés qu’elles estiment patriotes et croient, dur comme fer, qu’ils respecteront la constitution.