Kinshasa/Protocole de Maputo : Droits à la santé de la reproduction au menu des échanges au Palais du Peuple
Les députés nationaux membres de la commission Genre, Famille et Enfants ont organisé une matinée de plaidoyer sur la santé sexuelle et reproductive, sous l’initiative de l’organisation humanitaire Afia mama Asbl en faveur des droits des femmes et de la jeune fille ainsi que l’application du Protocole de Maputo. C’était au palais du peuple, siège du parlement RD. Congo, le vendredi 11 novembre sous la modération de la député nationale Christelle VUANGA, présidente de la commission Genre, Famille et Enfant de l’Assemblée nationale.
‘’Dialogue sur le droit de la santé sexuelle et reproductive et l’application du Protocole de Maputo’’, tel est le thème au menu de cette rencontre entre les élus du peuple et Afia mama Asbl dont la délégation a été conduite par Anny MODI, directrice exécutive de cette organisation. Cette matinée pédagogique avait pour but d’échanger autour du bien fondé de l’application du Protocole de Maputo qui dans son article 14, parle du droit à la santé, au contrôle des fonctions des reproductions et à l’avortement sécurisé. « Objectif de cette journée, c’était d’expliquer l’importance d’informer et d’écouter les techniciens de santé ainsi que les législateurs sur la question de l’avortement qui touche toute les couches sociales », a déclaré la député nationale Christelle VUANGA. Et ce, avant d’invité par la suite toutes les parties prenantes à faire face à la réalité des femmes, victimes des avortements clandestins
Me Fréderic KWAMBA TSHINGEJ, l’un des intervenants a, à cette occasion, indiqué que l’échange avec l’Assemblée nationale sur les questions des droits à l’avortement sécurisé vise à résoudre le conflit qui existe entre le code pénal et le Protocole de Maputo. L’avocat et défenseur des droits des femmes et membres du conseil d’administration de Afia mama a plus martelé sur le code pénal congolais en matière des droits sur la santé sexuelle et reproductive, SSR ainsi que sur l’avortement qui, jusque-là, crée une controverse entre le Protocole et ce code pénal.
Le Dr. Mike MPOYI, manager de programme à l’ONG américaine IPAS, également partenaire pour la justice reproductive a, pour sa part, appuyée le gouvernement et les techniciens de la santé qui tentent d’harmoniser les textes légaux et de donner des statistiques fiables sur le taux de mortalité des femmes victimes de l’avortement ou celles devenues malades ou infirme après avoir connu un avortement clandestin. Il a, en outre, rappelé que l’accès à l’avortement est un besoin et un droit des femmes.
La directrice exécutive de l’Asbl Afia mama a, de son coté, demandé aux élus du peuple membres des commissions Droit de l’homme, santé ainsi que genre, famille et enfant à proposer les argumentaires pouvant conduire à l’harmonisation de la loi sur la santé publique en rapport avec l’article 14 alinéa 2.c du Protocole de Maputo.
Son organisation mène toujours des démarches pour obtenir la modification du code pénal afin que le Protocole de Maputo soit mise en application, a-t-elle renchérit. Madame Anny MODI a, ensuite, remercié les députés pour leur implication aux questions liées à la santé sexuelle et reproductive, SSR des femmes et jeunes filles.
Reprenant parole, la présidente de la commission Genre, Famille et Enfant, Christelle VUANGA a invité les associations féminines à vulgariser le Protocole de Maputo, surtout son article 14 afin d’obtenir gain de cause. Enfin, à travers un message lu par la député nationale Winnie MWABILU, les députés membres de cette commission ont pris l’engagement d’accompagner afia mama dans cette lutte.
Rappelons que ratifié par la RDC depuis le 06/04/2018, le Protocole de Maputo accorde à la femme le droit de disposer de son corps en toute liberté et d’avorter lorsque sa santé est menacé. Notons que cette matinée s’est inscrite dans le cadre du Projet ‘’Makoki ya Mwasi ‘’ piloté par Afia mama avec l’appui technique et financier de l’ONG IPAS International.
✍🏿Cellcom AMA